14 mai 1940

 Rapport du Lt Colonel de Gournay, chef d'état-major de la 5e D.I.N.A.

Journée du 14 et nuit du 14 au 15 mai - Organisation de la position de la Dyle

Secteur de la 5e D.I.N.A.

Sans modification, sauf l'emplacement du P.C. du II/24 R.T.T. transféré à la ferme de la Folie. Les quelques mines dont dispose la 5e D.I.N.A. sont données au 24e R.T.T. pour compléter les organisations défensives.

Secteur belge

Les reconnaissances effectuées au point du jour dans ce secteur permettent de constater un changement de la disposition des forces belges. La 2e Division Ardennaise, qui, le 13, était déployée face à l'est le long de la route Namur Louvain, a été repliée dans l'enceinte de la Place jalonnée par la ligne des forts. Cette division a relevé les unités belges déployées entre le village de Beauloye et le fort de Gilbressée (inclus). Les unités relevées ont quitté le secteur. Le déploiement d'un Btn du 14e Zouaves est nécessaire pour tenir l'intervalle entre la route Namur Louvain et le village de Beauloye dont les lisières sont donc seules occupées par les forces belges.

Le 14e Zouaves est en conséquence ainsi réparti :

  • I/14, II/14 déployés entre le fort de Cognelée exclu et le village de Beauloye inclus.
  • III/14 réservé à la disposition du Cdt de l'ID/5NA.

Le Cdt de l'ID/5NA rend compte de la situation nouvelle au Cdt de la 5e D.I.N.A. qui se rend avec lui au P.C. de la 2e Division ardennaise aux carrières de Namur.

Ce général dispose pour la défense du secteur entre le village de Beauloye et Marche les Dames de 9 btns des 4, 5 et 6ème Régiment de chasseurs ardennais, à 2 bataillons chacun, qui tiennent le front Beauloye Gelbresse ; le régiment d'infanterie belge à 3 bataillons ui tenait déjà la veille la coupure du ravin de Marches les Dames avec P.C. à Boninne. Cette Infanterie est appuyée par 5 groupes d'artillerie (75 et 105).

Le Commandant de l'I.D./5N.A. est informé par le Cdt de la 5e D.I.N.A. qu'il garde vis-à-vis du Commandement français la responsabilité de la défense du secteur belge qu'il n'en exerce pas le Commandement. Cette situation délicate est rendue acceptable par la cordialité des rapports entre le Cdt de la 2ème  Division ardennaise et le Cdt de l'I.D.

L'entente se réalise sur les bases suivantes :

Le Cdt de l'ID/5NA, dans le secteur belge a le rôle d'adjoint au Général au Cdt de la 2ème  Division ardennaise pour la préparation et l'exécution éventuelle de contres attaques.

 Il disposera dans ce but :

  • Du III/14 zouaves
  • Des éléments réservés du secteur belge (environ 2 bataillons)
  • De l'appui de l'artillerie de la 5e D.I.N.A.

Après nouvelles prises de contact avec les Cdts de s/secteurs et de quartiers belges et ajustage du plan de feux d'infanterie et d'artillerie, particulièrement à la liaison entre le 14e zouaves et le secteur belge, il est procédé à l'étude des contres-attaques éventuelles et à leur appui par l'artillerie.

Activité de l'ennemi

Au cours de la matinée du 14, les éléments de cavalerie qui couvraient le front de l'est de Namur se sont repliées derrière la position de la Dyle.

Des éléments de prise de contact sont aussitôt poussés en avant de la position.

A 16 heures, un groupe-franc du 14e zouaves poussé au Nord de Gelbressée se heurte à 1500 mètres environ de la pointe, aux premiers éléments ennemis (cyclistes). Peu après des patrouilles allemandes commencent à prendre le contact avec nos avants postes sur tout le front de la 5e D.I.N.A. et du Secteur Belge.

L'aviation allemande a été très active pendant toute la journée bombardant et mitraillant fréquemment Namur et les troupes de Secteur. Quelques bombardements de l'artillerie ennemie le 14 en fin de journée.

Le 14 au soir, les liaisons et les transmissions sont complétées. Dans les 2 secteurs français et belge le moral est excellent. Les troupes sont décidées à une résistance opiniâtre.